Fauteuil Tonneau

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L'histoire

On dit que chaque meuble a une histoire …

Idee mobilier authentique

Si vous êtes fan d’histoires véridiques et de beaux meubles, vous avez certainement lu l’histoire de la tablette apéro. Dans le cas contraire, c’est ICI.
Je fais référence à cette histoire, car il y a un épilogue entre Sam Eltonraybocoult et Tony Dave-Nidadant. L’histoire, qui restera dans les légendes inconnues autour des pirates, se termine par la création inopinée d’un meuble qui nous sert presque quotidiennement. La vie est pleine de surprises.

Cependant, à cette époque, il y a un second larron qui entra dans la vie de Sam. Il s’agit d’Edouard Tificiaile, un français exilé dans les îles pour avoir séduit la jeune fille d’un caporal. Cela aurait pu bien se passer, mais le gros défaut d’Edouard est son penchant pour l’alcool. Penchant qui lui a permis une intégration rapide auprès des pirates locaux. Pour justifier sa fuite, il aurait copieusement insulté un inconnu faisant irruption dans la maison de sa douce. Il s’avère que le monsieur en question était le père de la douce, et militaire de surcroit. L’alcool, c’est pas bien.

Pour fuir la France, Edouard avait atterri sur un navire marchand pour descendre en Espagne, puis s’est caché dans une cale espagnole en partance pour le nouveau monde. Hélas, ce navire fût intercepté par des Pimousses en furie. Une fois la navire saccagé, l’équipe de Tony, avait trouvé cet homme débraillé, ne parlant pas la langue, et pas bien costaud. Puisqu’il n’était « rien », il ne pourrait pas servir de monnaie d’échange, autant le jeter aux requins. C’est ce que s’apprêtait à faire Bill Idjinznotmailoveur, un anglo-irlandais borgne, en installant une planche sur le côté bâbord du navire.
Les mains attachés dans le dos, le dos lacéré de coups de fouet (faut bien attirer les requins), Edouard fut forcé de monter sur la planche.
« Please, oh please … » Marmonna Edouard en sanglotant, suppliant du regard Bill qui resta stoïque. Ce n’était pas sa première donation aux requins.

« Plizz..  » entendit Sam. Cela lui rappelait le bruit de sa glisse ventrale dans la taverne, qui lui changea la vie. Sam se dit alors qu’un homme devrait avoir une seconde chance, comme lui a eu une opportunité. Après tout, il était déjà en mauvaise posture à fond de cale. Sam intervint auprès de Tony qui fît arrêter l’exécution. De mauvaise grâce, Bill se plia aux ordres.
Sam expliqua à Bill qu’il en ferait son esclave. Il lui rappelait furieusement les abrutis qui l’avait brimé durant son enfance. N’oublions pas que Sam a une sévère colère envers les hommes « normaux ».
Et Edouard était d’une taille normale. Il allait devenir le souffre-douleur de Sam. Cela était acté.

Les semaines qui suivirent furent particulièrement pénibles pour Edouard. En plus de faire le travail de Sam, il était régulièrement frappé, humilié, et jeté en fond de navire la nuit au milieu des rats.
Un soir, en fond de cale et exténué par sa journée, Edouard se dit alors que tout ce qui arriva était de la faute de l’alcool. Sans cela, il serait probablement marié à une riche fille, se la coulant douce. Cette prise de conscience fit monter une colère en lui, une véritable rage. C’est sûr ça ne peut plus durer ! Se dit-il. Il tourna en rond cherchant quoi faire tandis que la hargne grimpait en lui. Il aperçut un vieux tonneau dans la pénombre, qui avait probablement contenu du rhum : le responsable de tous ses maux !
Il saisit une rame et malgré la fatigue, commença à cogner contre ce tonneau. Il frappa, frappa encore et encore. Le tonneau faiblissait, montra des éclats, puis des failles, si bien qu’il se cassa dans la partie haute. Edouard s’arrêta un moment, à bout de souffle. Il avait brisé son malheur. Cette fois-ci, Edouard était vraiment à bout de force et s’écroula dans le tonneau, les jambes encore dehors, et s’endormis.

Le lendemain matin, Sam descendit dans la cale chercher son jouet tout en se demandant quels sévices il allait lui infliger. Il trouva Edouard encore dans le tonneau, défoncé (le tonneau, pas Edouard).
Sur le moment Sam trouva la posture amusante, mais très vite, malgré le peu de neurones, il s’aperçu que c’était une invention du tonnerre ! Les nains galéraient à trouver des chaises ou fauteuils à leur taille. Ils étaient régulièrement moqués pour leurs jambes ballantes. Et là, Sam voyait un fauteuil ou il pourrait siéger comme s’il était sur un trône, à sa mesure.
Edouard reçu ses coups de fouets matinaux de la part de Sam, non pas par méchanceté mais parce que Sam était heureux, content de sa trouvaille, content de l’invention d’Edouard.

Puis Sam décrivit son invention (ou plutôt le vol de l’invention d’Edouard) à Tony et l’améliora un peu. Tony fît une annonce à l’équipage, et tous furent emballés ! Une vraie découverte, enfin du confort et du respect. Le fauteuil-tonneau était né.
Sam, né stupide et nain, méprisé par tous, devint un créat… un voleur de génie. Pour remercier Edouard, Sam le fît gracier. C’est-à-dire jeté aux requins mais sans les mains attachées.
L’histoire ne dit pas si Edouard a survécu, et on s’en fiche un peu. Maintenant que vous connaissez l’origine de ce meuble exceptionnel, à chaque fois que vous vous assiérez dessus, vous direz :
« Merci Edou… euh … Sam ».

la vérité

Une cliente m’a demandé des mange-debout à partir des faces supérieures et inférieures de tonneau. Vous pouvez les voir sur cette PAGE. Il me restait alors les corps de tonneau (si on peut dire cela). Une sorte de cylindre ovoïde d’une certaine taille. Une taille suffisante pour en faire quelque chose. C’est en cherchant sur internet des meubles fait à partir de tonneaux, que je suis tombé sur la réalisation de fauteuils. Mais dans la plupart des cas, le tonneau est complet et mis à l’horizontale. C’est tellement vu que c’est presque banal.
J’ai donc décidé de dessiner un fauteuil en gardant le tonneau vertical. Il lui suffit de mettre un fond pour assurer la stabilité, une assise à l’intérieur, un dossier, et hop !
(yakafokon power !) 🙂
Il y a eu deux versions. Une sans le dossier et une autre avec dossier. J’avais même prévu une gravure laser (un logo par exemple) au sommet du dossier. Le projet (avec dossier et sans gravure) fût validé par la cliente pour son originalité.

En réalité, la réalisation fût bien plus compliquée que le yakafokon prévu.
En effet, les lattes du tonneau ne sont pas collées entre elles et menacent de partir à tout moment. Ce qui nuit grandement à la solidité de l’ensemble. Il a donc fallu les coller entre elles à l’aide d’une colle polyuréthane qui a la capacité de combler les espaces. J’ai donc fait des trous entre chaque lame, mis de la colle et posé un bouchon. Puis poncer, poncer, et poncer encore l’intérieur et l’extérieur afin d’avoir un toucher agréable. C’est très important quand on s’appuis desuss pour s’assoir. Décaper les cerclages inox, et couper un morceau du tonneau pour le passage des jambes.
Si le découpage de l’assise n’a pas posé de problème, la grande question était : Comment faire rentrer cette assise d’un diamètre supérieur à l’ouverture du tonneau ? En effet, l’assise étant placée plus bas que l’ouverture du tonneau, et celui-ci étant « ovale », le diamètre est donc plus grand. Je vais garder la solution pour moi. 🙂

La réalisation des coussins n’a pas été une mince affaire non plus, car la forme finale de l’assise est un peu compliquée. Mais un tissu de velours noir donne son plus bel effet, ajoutant une touche de « chic » à ce projet original. La mousse de l’assise est d’une densité de 30 kg/cm, assurant un vrai confort, et celle du dossier, incliné à 20 degrés, est de 20 kg/cm.

Il y a peu de photos durant la réalisation. Si vous souhaitez en savoir plus, il y a la vidéo en bas de page qui reprend toutes les étapes de fabrication.
Ci-dessous, une vidéo retraçant la naissance de ce meuble.

Données techniques

Dimensions en Cm (Diam x h) : 70 x 70
Corps de tonneau usagé en chêne (vitrifié)
Assise et dossier en chêne (vitrifié)
Fond au sol en pin vernis
Assise en mousse de densité 30 Kg/cm et dossier 20 Kg/cm recouvert de velours noir