Comptoirs de magasin
L'histoire
On dit que chaque meuble a une histoire …
Et l’histoire du premier comptoir est véritablement canonique.
En 1650, la piraterie des caraïbes est à son apogée. Naviguer non loin de l’île de la Tortue était synonyme de sueurs froides, et la crainte d’être attaqué par des flibustiers, voire d’y laisser sa peau. Les impétueux capitaines espagnols, bien trop sûr de leurs galions, tant sur la vitesse que l’armement, prenaient ces hommes pour des sauvages sanguinaires et sans cervelle. L’histoire montre que ces capitaines avaient tords. Car non seulement ces pirates étaient d’anciens soldats (français, hollandais, ou même anglais), mais ils étaient aussi bien organisés. On pourrait presque dire que c’étaient des entrepreneurs dont le business était de prendre sans en avoir l’autorisation, puis de faire du commerce. Certains gouverneurs (français, hollandais) étaient bien au courant de ces activités, certes un peu sauvages, mais aussi lucratif pour le commerce entre les îles, et fermaient les yeux tant que c’était du pillage de navires espagnols.
On est bien loin de l’image du pirate borgne, crasseux, inculte, et solitaire cherchant une île déserte pour y enterrer ses caisses d’or. Autrement dit, c’était une société dont la source de revenu n’était pas franchement honnête. Il fallait bien manger, boire (du rhum), appareiller et réparer le navire, et tout cela n’est pas gratuit. Il y avait donc une économie parallèle avec son commerce. Qui dit commerce, dit négociations.
Les négociations entre pirates étaient simples. Comme beaucoup d’entre eux ne savaient ni lire, ni écrire, et tout juste compter, ils trouvère une technique accessible à tous. Ils appelaient cela le « compte de trois ». Afin de gagner du temps entre les parties, chaque négociateur ne pouvait faire que trois propositions. Les négociations étaient donc rapides et serrées. En gardant un prix élevé, vous prenez le risque de perdre une affaire, en proposant un prix trop bas, vous vous faites avoir. Cela obligeait les négociateurs à rester dans les « prix de marché » dirait-on aujourd’hui. Pas de contrat, pas de lieu obligatoire, la poignée de main et l’honneur suffisait (ou un pistolet sur la tempe aussi).
Les espagnols fâchés de ne point voir rentrer à bon port ses navires chargés de métal jaune et mets étrangers, décidèrent d’envoyer des espions au sein de ces pirates. L’objectif était de mieux les comprendre pour mieux les affaiblir, et donc sécuriser la zone de fret maritime. Mais qui envoyer ? La question fût posée à la cour royale en présence de plusieurs officiers de la Marine. Ceux-ci proposèrent de nombreux militaires de second rang qui auraient pu faire l’affaire. Bravoure, spécialiste du camouflage, grande descente de rhum, fin navigateur, diplomate en coup de poings, capacité à survivre avec une noisette en pleine mer durant un mois, etc … La liste des qualités demandées était longue comme un jour sans pain.
Mais, selon le conseiller du roi, Carlos de Alabotina, une personne trop bien éduquée, ou au contraire trop vite intégrée aurait été vite repérée par les autochtones. Il proposa alors justement un être simple d’esprit, mais pas trop. Capable de comprendre une mission tout en semblant inoffensif par les pirates. Il proposa Miguel de Rienacomprendo. Ce jeune officier âgé d’à peine seize ans n’était pas très malin, mais docile, à l’hygiène douteuse, et suffisamment inconscient pour accepter cette mission suicide. Le roi accepta cette proposition.
C’est ainsi que le jeune Miguel embarqua pour une aventure à l’autre bout du monde qui allait durer plusieurs mois. On lui demanda de rapporter le fonctionnement du commerce pour mieux le réduire.
Plusieurs mois ont passé. Comme prévu, le galion ou était Miguel s’est fait prendre d’assaut. Comme prévu, Miguel a été capturé par les pirates. Comme prévu, son sourire niais lui a sauvé la vie ; les pirates ayant fait de lui un moussaillon souffre douleurs. Il effectuait les tâches les plus ingrates, mais n’oubliait pas sa mission.
Un jour que Miguel débarqua la saisie d’un précédent « contact » espagnol du vaisseau, il vit son capitaine discuter avec un autre capitaine appareillé un peu plus loin dans le port. Il observa un rituel étrange. Ce qui lui parut anodin au départ lui suscita une réflexion. Pourquoi le capitaine posait toujours une planche entre deux tonnelets sur la jetée avant de discuter ?
Miguel pris son courage à deux mains pour aller poser la question à son capitaine. Soit il finissait avec un plombage dans les gencives, soit il aurait accompli sa mission.
« Cap’taine! Pourquoi vous poser toujours une planche entre vous et les autres ? »
Interloqué, le capitaine pris deux secondes pour réaliser ce qu’il venait de se passer. Était-ce que la raison fût tellement évidente, ou que ce bougre de mioche devait retourner décharger le bateau ? Dans l’indécision, le capitaine répondit :
« Bah … c’est compte d’trois ! … Retourne au bateau ou ch’te jure que ch’te pend avec tes boyaux ! »
Miguel n’insista pas. Il retourna au bateau avec le sourire. Il avait réussi sa mission en se répétant « comptetroi, compttroi, comproi, comptrrois, comtroi… ».
De retour en Espagne, il rapporta dans une longue lettre son périple en insistant surtout sur le modèle de négociation.
Hélas, c’était sans compter la dyslexie du gamin qui écrivit « comptoir » dans tous ses textes. Voilà d’où provient le nom de cet objet si quotidien aujourd’hui.
On ne sait pas ce qu’est devenu Miguel, mais on sait qu’il n’a pas changé la vie des pirates.
la vérité
Il existe des milliers de styles et de formes différentes. Je voulais donner ma vision pour un petit comptoir pouvant se décliner en plein de versions.
J’ai imaginé le premier avec des étagères faces au client. Une étagère basse pour y poser un sac à main, ou tout autre chose qui nous encombre, le temps de réaliser la transaction. Et une étagère haute servant d’appuis pour l’échange de produits / documents.
Afin de garder le meuble le plus aéré possible, j’ai laissé l’espace libre entre le comptoir et l’étagère haute. Mais j’ai installé une paroi en plexiglass pour éviter la fuite involontaire d’objets vers l’avant. Il n’y a donc pas de criante de pousser par inadvertance des papiers, stylos, paquets de post-it, échantillons, … vers le clients.
Deux larges tiroirs (qui peuvent être fermés à clé) pour y mettre la caisse, surplombent un placard à trois étagères. Pratique pour y ranger l’ordinateur que l’on retrouve systématiquement dans les boutiques modernes.
Bien évidemment les dimensions sont ajustables, ainsi que l’essence de bois utilisée.
Données techniques
Dimensions en Cm (L x l x h) : 150 x 50 x 100 (plateau)
Hauteur de l’étagère haute 120 cm (130 cm pour la seconde version)
Hauteur de l’étagère basse 90 cm
Panneaux en épicéa ou chêne
Structure en barres carrées acier 30 mm
Rivets de diamètre 1 cm
Étagère en barres carrée de 20 mm et chêne
Support en fer plat de 40 x 4 mm
A partir de 1500 €