Table de bureau

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L'histoire

On dit que chaque meuble a une histoire …

Idee mobilier authentique

Il ne s’agit pas de l’histoire du bureau (car comme chacun sait, il est né juste après le moment où Jules César devait poser les plans de la conquête de la Gaulle. Mais sans bureau, il ne put les montrer. D’où l’échec de sa mission.), mais plutôt d’une anecdote.

Bien des dessinateurs, ouvriers, concepteurs, firent des plans de bureaux. Avec plus ou moins de bonheur dans les formes et les matières. Certains prirent le parti de l’originalité scientifique, et firent des bureaux avec seulement trois pieds. Ils argumentaient que, mécaniquement, seulement 3 points d’appuis sont nécessaires pour assurer une stabilité. D’où un quatrième pied inutile et coûteux.
Ils s’opposèrent de facto à la fronde des adorateurs de l’immobilisme statique, vénérant la tradition du 4ème pied de table.
De nombreux débats houleux virent jour au sein de la communauté de fabricants de bureaux. Certains vantaient la modernité et la crédibilité scientifique, tandis que d’autres défendaient la pratique ancestrale et immuable du bureau à quatre pieds.

De cette opposition fratricide est née la terrible organisation ABC. Soit l’Académie de Bureaux Certifiés. Une sorte de label qui n’autorisait l’appellation « Bureau », si et seulement si, le bureau avait quatre pieds. Dans le cas contraire, les fabricants n’avaient pas le droits d’appeler leur meuble « Bureau ». Ce fut un coup terrible porté aux fanatiques de trépieds. Très vite, ils durent se rendre à l’évidence qu’ils resteraient des incompris.

Fort heureusement, après des siècles de débats, cette vénérable institution finit par disparaitre, et le mot « bureau » passa dans le langage courant. Aujourd’hui, une planche de contre-plaqué posé sur des cagettes s’appelle aussi un bureau.

C’est ainsi que les bureaux ont très souvent quatre pieds.

la vérité

Avec le passage quasi obligatoire de journées en télétravail, ma cliente fût prise au dépourvue. Comme beaucoup de personnes, elle arrangea un coin « bureau » avec les moyens du bord. Malheureusement si un confort spartiate est suffisant pour surfer sur internet durant ses moments de loisirs, il devient gênant lorsque l’on souhaite travailler toute une journée. Durant sur son lieu de travail, elle mesura les dimensions de son bureau qui lui semble parfait pour travailler dans de bonnes conditions.
Elle souhaite une table volontairement simple, sans tiroir, ni caisson, pour garder la liberté de rajouter (autour ou sous) des objets ou meubles qu’elle possède déjà.

Je lui ai donc proposé une première simulation. Seuls les coins du meuble seront agrémentés de fers de « renforts » avec des rivets. Les pieds sont des barres carrées. Cette solution permet de contenir les coûts de fabrication.

Mais cette solution ne lui plaisait pas, car elle voulait quelque chose à l’aspect plus « massif ». Comme elle avait été séduite par l’idée de la table de cuisine, je lui ai proposé une autre solution. Les pieds seront en deux essences de bois pour donner un peu de « couleur ».

Je suis passé à la modélisation pour juger des dimensions et du design général. Ce modèle de bureau ressemblant très fortement à la table de cuisine, il n’y a pas eu de problème particulier.

Ce concept fut validé.

Juste avant la fabrication, j’ai proposé à la cliente quelques changements. Je pouvais utiliser des anciennes rambardes d’escalier en pin pour faire le plateau. Comme c’est de la récupération, cela diminuait les coûts (et le montant de la facture finale). En contrepartie, le plateau serait un peu plus petit et moins épais que les dimensions de départ.
Nous sommes partis sur cet accord.
Une fois coupées en deux, j’ai collé des tourillons pour boucher les anciens trous de fixation. Puis rabotage et collage du plateau.

Les pieds sont en Pin. Après dégauchissage et rabotage, une feuillure est réalisée sur toute la longueur pour y insérer un morceau de chêne. Le contraste des essences donne une esthétique intéressante. Chaque pied bénéficie d’un réglage par vis.
L’ensemble est monté « à blanc » pour vérifier les ajustements et la pose des coins métalliques. Ceux-ci seront également plus longs que ce qui était prévu afin de renforcer la tenue des pieds avec des vis noires au lieu des rivets.
Au moment de la finition, j’ai demandé à la cliente ce qu’elle voulait. Soit je laissais le bois blanc très naturel, avec une finition mat, qui aurait mis en valeur les pieds. Soit je faisais un brûlage du pin afin de donner une texture plus visible des veines du bois, avec une finition satin. Le brûlage fut accepté, accompagné d’un durcisseur, puis de deux couches de vitrificateur spécial plan de travail.
Ci-dessous, une vidéo retraçant la naissance de ce meuble.
Ci-dessous, le film retraçant la naissance de ce meuble.
Je remercie beaucoup la cliente pour ses photos.

Données techniques

Dimensions en Cm (L x l x h) : 138 x 62 x 75
Plateau en pin épaisseur de 23 mm Avec durcisseur et vitrification
Pieds en chêne et Pin
Coins en acier épaisseur de 3 mm